Pourquoi irais-je enquérir des Tartares et autres pays étranges et bizarres? 
Quant à peine ai-je connaissance du lieu de ma naissance.
RONSARD

Le village de Bourlon

Etymologie 

Le nom antique de Bourlon était « Burgus Longus », dans les titres anciens, puis Burlong en 1096, Bulun en 1101, Bourlous en 1129, Burlon en 1144, Borlon au XVIII siècle, Bourlon en 1790. 
Bourlon dépendance de la châtellerie d’Oisy, faisait partie de la gouvernance d’ARRAS, en 1789 et suivait la coutume de l’Artois. D’après Dauzat, le nom de Bourlon a pour origine la personne germanique « Borila » mais l’étymologie de «Burgûs Longus» est surtout vraisemblable. Burgus signifie petite fortification; on dit Burgus de source, (fortification pour défendre une source), ou Burgus routier pour défendre une route. Cependant Burgus a aussi un autre sens, en bas latin; il désigne parfois une petite agglomération située aux abords d’une abbaye. 
Cependant n’oublions pas que les étymologistes font souvent des hypothèses. Le bois de Bourlon était connu par les romains pour ses sources, on note aussi la présence d’ une abbaye et, dans le bois, un chemin dit « chemin des gaules ». 

1600 : Album de CROY

Cette vue fait partie des albums du duc Charles de CROY, qui fit réaliser des croquis de tous les villages lui appartenant par une équipe dirigée par Adrien de Montigny, entre 1590 et 1610.  
Malgré les imprécisions dues à la technique utilisée (les artistes faisaient des croquis, la toile définitive était réalisée ensuite en atelier, il arrivait parfois que des éléments pris séparément soient regroupés de façon à tenir dans une seule image) la vue de Bourlon semble assez fidèle. 
En cartouche : « Bourlon ». – Vue prise du nord. 
Le dessinateur parait s’être placé vers le lieu dit actuellement La croix Jean Coutant. De là, il voyait le village dans sa plus grande dimension et avait en face de lui (ici à l’horizon) la masse importante du Bois de Bourlon. 
A gauche, suivi par plusieurs voyageurs, vieux chemin venant de la chaussée d’Arras à Cambrai et, au-delà, de Sauchy-Lestrée, Oisy et Douai. Ce chemin traverse, comme ici, la partie occidentale de Bourlon et se dirige vers Anneux. 
A droite de l’image, vaste place, et, dans un atre ceint de murs, l’église paroissiale. Petit édifice en pierre, couvert de tuiles. Façade surmontée d’un campenard à deux logements. Nef apparemment courte, chapelle perpendiculaire à l’axe entrée sur la dernière travée. Chœur plus bas et plus étroit que la nef : une travée, chevet à trois pans. 
A gauche de l’église, grand manoir en briques et couvert de tuiles : trois corps de logis dont deux dans le même axe et le troisième perpendiculaire, fenêtres carrées régulièrement disposées au second niveau, lucarnes à la base des toits, pignons à pas de moineaux.


 

La Mairie

Avant la révolution de 1789, c’était l’église qui servait de « maison commune ». Lorsqu’en 1790, elle est transformée en grange et en fabrique de salpêtre. Bourlon doit se doter d’une mairie.
  
1795 : M. Charles BEAUTOUR, ancien prêtre, crée la première école de Bourlon. Ecole et mairie seront dans le même bâtiment à l’emplacement actuel.
  
1852 : L’Inspecteur d’Académie se fâche vivement sur le fait que filles et garçons fréquentent la même école. Une école de filles sera financée par Mme la Comtesse de FRANCQUEVILLE et l’enseignement y sera assuré par des Religieuses. 

1873 : Le télégraphe arrive à la maison commune. (Il était déjà présent dans certaines usines). 

1875-1879 : Reconstruction de l’école de garçons. Mairie et école se trouvent toujours dans le même bâtiment. 

1899 : Rattachement de la commune au réseau téléphonique départemental (déjà fait pour certaines usines) 

21 décembre 1899 : La gare de BOURLON voit le passage de son premier train, le dernier passera le 14 octobre 1962. 

1905 : Séparation de l’église et de l’Etat. La commune se voit dans l’obligation de créer une école de filles publique. Elle se trouvera sur la place (emplacement actuel de l’école maternelle). L’école de filles des Sœurs de la Sainte Famille devient « l’école privée de BOURLON » puis école Saint Joseph. 

1908 : Arrivée de La Poste à BOURLON  

1911 : Arrivée de l’électricité (déjà présente dans les usines) 

1914-1918 : Le village est détruit par les bombardements. 

1922-23 : Reconstruction. Quelques modifications sont faites : l’école de filles (école maternelle) reste au même endroit mais, l’école de garçons (école primaire) et la mairie sont dorénavant séparées. A la place du bâtiment unique est bâti l’ensemble existant aujourd’hui. 

1922 : Un système central d’adduction d’eau est installé avec 22 bornes fontaines. 

1925 : Le premier éclairage public est mis en place avec 22 lampes. 

39-45 : Seconde guerre mondiale. 

Années 1980 : Modification de l’aspect du toit de la mairie : le clocheton, menaçant de s’écrouler, est démonté. 
 

2010 - 2011 : Réfection de la toiture, nettoyage de la façade, changement des fenêtres ; réfection de la salle d’honneur de la Mairie 

2014 : Fermeture de la poste et création d’un point Poste dans le commerce de proximité de la place des Anciens Combattants. 

2017 - 2018 : Réaménagement des locaux du rez de chaussé


 

L'école Victor HUGO : de 1795 à nos jours.

1795 : Ouverture de la première école à Bourlon – 66 enfants 
Charles BEAUTOUR était prêtre à Bourlon en 1794 mais, quitte le sacerdoce pour se marier. 
En 1795, il crée la première école à Bourlon. Elle comptait à l’époque 66 enfants. 
 
1853 : CREATION D’UNE ECOLE DE FILLES 
L’inspecteur a déjà fait remarquer à plusieurs reprises que l’école était dans l’illégalité : les filles et les garçons ne doivent pas fréquenter la même école.  
Les classes sont séparées, les horaires des récréations sont décalés mais cela ne suffit pas ! 
26 septembre 1852 : Décision de créer une école pour les filles. 
Mme la comtesse de FRANCQUEVILLE prendra à sa charge la création des classes et le mobilier si l’école de filles est dirigée par des religieuses. Accord de la Municipalité. 
Entrée en fonction : 3 février 1853 
 
20 septembre 1868 : Dépense pour mobilier à l’école de garçons : 150 fr 
 
1875 : RECONSTRUCTION ET AGRANDISSEMENT DE L’ECOLE DE GARCONS 
Décision : 19 janvier 1875 : Somme prévue : 6 000 fr 
Réception des travaux : 23 novembre 1879 
 
1883 : TRANSFORMATION DE LA GARDERIE EN ECOLE ENFANTINE  
9 février 1883 : Transformation de la garderie annexée à l’école de filles en école enfantine 
« …la garderie annexée à l’école de filles et dirigée par Clémence Deligne, non pourvue du diplôme prescrit, ne répond pas aux vues de l’administration, … M. de Francqueville offre gratuitement le local projeté, …. la Communauté de la Sainte Famille d’Amiens serait chargée du nouveau service… » 
 
 
1883 : CREATION D’UNE TROISIEME CLASSE A L’ECOLE DE FILLES 
15 mai 1883 : Création d’une troisième classe à l’école des filles 
M. L’Inspecteur des Ecoles primaire a constaté que les filles sont trop nombreuses dans les deux classes (145 élèves). 
M. de FRANCQUEVILLE ayant fait construire une troisième classe adjacente, le Conseil demande « qu’une seconde institutrice adjointe de la Congrégation d’Amiens soit attachée au dit établissement ». 
 
1901 : SEPARATION DE L’ETAT ET DU CLERGE. 
8 décembre 1901 : Séparation de l’Etat et du Clergé. 
L’école de filles devient un établissement privé toujours dirigé par les religieuses de la Sainte Famille d’Amiens. (l’actuel établissement Saint Joseph) 
Le Conseil donne un avis favorable à l’établissement. 

LA COMMUNE DE BOURLON SE VOIT DANS L’OBLIGATION DE FAIRE CONSTRUIRE UNE ECOLE PUBLIQUE DE FILLES 

15 janvier 1904 : Acquisition de l’immeuble Dubois actuellement à l’usage de ferme pour faire école de filles, sur la place de Bourlon 

Août 1906 : Réception définitive 
1er Travaux de Construction 
Travaux primitifs correspondant au 1er devis 17 641 F 91 
Travaux supplémentaires 3 197 F 91 
Total 20 839 F 82 
Auxquels il convient d’ajouter les honoraires de l’architecte soit : 1 251,99 
2e Mobilier scolaire 
Travaux primitifs 1 283 F 40 
Travaux supplémentaires 142,00 
Total 1 425,40 
Auxquels il convient d’ajouter les honoraires de l’architecte soit : 71,25  
 
 
11 février 1906 : Cour de l’école des garçons – Réception des travaux de construction d’une cour de récréation, de préaux couverts et munis de latrines et urinoirs  
 
13 septembre 1908 : Suppression d’un poste d’adjointe, la seconde classe de l’école libérée sera affectée la classe enfantine 
 
20 janvier 1910 : Suppression de la classe enfantine de l’école de filles 
 
12 janvier 1910 : Achat d’une carte d’Europe pour l’école des garçons, pour l’enseignement de la géographie (prix 2 F) 

PREMIERE GUERRE MONDIALE : destruction totale des écoles. 

30 décembre 1919 : Travaux à effectuer pour la reconstruction des édifices communaux ... 
Ecoles : agrandissement du terrain récréatif par achat de la propriété Herlin, contiguë à l’emplacement des anciennes écoles. Sur la dite propriété construire le bureau de poste qui sera loué à l’administration. 
Programme des écoles  
Nombres des élèves : Garçons 100 ; Filles 50 ; Petits enfants : 50 
Logement d’instituteurs : 1 ménage et 2 adjointes 
……. 
 
1920 : Devis pour la reconstruction de la mairie, de l’école de filles et de l’école de garçons 
Mairie : 246 576,26 fr 
Ecole de filles : 389 453,69 fr 
Ecole de garçons : 319 328,73 fr 
 
1922 Adjudication travaux école de filles : 233 954, 84 F 
Adjudication travaux école de garçons 180 437F22 
 
21 août 1923 : Les écoles seront prêtes à entrer en fonction 
Le Conseil , considérant que les écoles seront prêtes à recevoir les élèves pour le 1er octobre prochain, autorise M. Le Maire a faire l’acquisition de matériel et du mobilier scolaire nécessaires. Cette dépense sera payable sur les dommages de guerre. On demandera pour cela une avance à la Préfecture de 18000 F, montant approximatif de la dépense. La commande de mobilier comportant tables, bureaux de maître, armoires, bibliothèques, tableaux, cartes, (geombules), etc sera faite à M. Delagrave à Paris, M Marquant à Lille et Estienne à Cambrai. 
  
L’école de filles reste au même endroit. 
L’école de garçons subit elle des changements majeurs : l’école et la mairie sont désormais séparées. Le logement de l’instituteur est une maison individuelle. Un local est aussi prévu pour accueillir la Poste. 
  
16 septembre 1926 : les cours des deux écoles communales sont nivelées et empierrées 
 
7 avril 1928 : Achat de livres scolaires et de bibliothèques… 1200 F pris sur dommage de guerre 
 
17 juillet 1929 : Réception définitive des travaux 
Ecole de garçons : 199 648 F 73 Ecole de filles 201 344 F 05 
 
29 août 1934 : Travaux de peintures aux écoles 
 
24 septembre 1939 : Défense passive : Masques à gaz 
M. le Maire expose l’œuvre accomplie et en cours pour la confection de masques à gaz et donne les détails sur cette confection et la préparation de la solution chimique protectrice. Le conseil approuve cette initiative. 
Circulaire affichée (Voir image)… Note importante : Les enfants ne seront admis en classe que porteurs d’un masque en règle 
 
15 avril 1943 : Médecine scolaire : nomination d’un médecin inspecteur scolaire : Le docteur Bertin 
 
16 février 1945 : Création d’un Office municipal de l’Education Physique et Sportive 
 
17 Novembre 1945 :
Ouverture de crédit : études surveillées 
Le Conseil Municipal décide d’accorder à chacun des Instituteurs et institutrice publics une indemnité de 800 F pour études surveillées en 1945 …. 
 
18 août 1958 : Hygiène alimentaire scolaire (circulaire du préfet du 5 juillet 1958) 
Le Conseil reconnaissant que les enfants de Bourlon sont en général en bonne santé décide de ne plus faire distribuer de lait ni de sucre à l’école. 
 
5 avril 1959 : Création à l’école de garçons d’un WC et lavabo y attenant 
 
1960 : création d’une ligne de bus Bourlon Cambrai 

17 septembre 1960 : Travaux à l’école et établissement d’une ligne de bus Bourlon Cambrai pour les élèves scolarisés à Cambrai. 
De nombreux travaux sont nécessaires aux écoles : rejointoiement des murs, grille école de filles, éclairage, peinture des classes, éclairage des classes, laine de verre, chauffage…. : 35329F26 
Un service régulier d’autocars entre Bourlon et Cambrai est établit par M. Carpentier, transporteur à Marquion. Ce transport s’avère d’intérêt public en particulier pour les élèves qui font leurs études à Cambrai. 
 
16 mai 1961 : Vente de trois poêles des écoles au plus offrants 
 
10 août 1962 : Rejointoiement des murs des écoles publiques ; Travaux de grosses réparations aux conduits de fumée des bâtiments scolaires 
 
1975 : Arrivée du téléphone 
3 octobre 1975 : Installation du téléphone à l’école primaire 
18 décembre 1975 : Installation du téléphone à l’école maternelle 
 
18 mai 1977 : Installation du chauffage central dans les écoles 
 
2002 : BAPTEME DE L'ECOLE
14 septembre 2002 : Baptême de l’école publique de Bourlon qui devient l’école Victor HUGO en présence de Jean Paul DELEVOYE, ministre, de Gérard KRAUSE, IDEN et de Catherine GENISSON, députée. 
 
2005 : Création d’une nouvelle classe. Son inauguration aura lieu le 15 octobre. 
 
2008 : Réfection des sanitaires à l’école élémentaire ; création d’un bureau pour la Directrice 
 
2011 : Pose de Totems pour indiquer l’école Victor HUGO. 
 
2015 : Réfection de la cour de l’école élémentaire, du préau et du mur d’enceinte.


 

L'église Saint Martin

Cette église qui subit diverses modifications et reconstructions au fil des siècles est peut être l'un des monuments le plus ancien du village.  

1148 : Une bulle du Pape cite l’église de BOURLON comme faisant partie des biens de l’évêché. 

1747 : Construction d’un nouvel édifice à l’emplacement actuel. La longueur était de 36m dont 27m pour la nef, sa largeur de 16,5m. 
Avant la révolution de 1789, l’église servait aussi de « maison commune » dans laquelle se tenaient les réunions importantes. C’est ainsi qui fut rédigé, en 1789, le cahier de doléances, de plaintes et de remontrances et que le 31 janvier 1790, y sera désigné la première municipalité par le vote de 51 citoyens actifs. 

1790 : L’Assemblée décrète la «mise à disposition de la Nation des biens du clergé ». L’église sera transformée en grange et en fabrique de salpêtre. Elle ne sera rendue au culte qu’en 1803. 

1859 : Mme la comtesse de FRANCQUEVILLE finance la reconstruction et l’agrandissement de la sacristie. 

Au milieu du XIXe siècle se posait le problème de l’agrandissement ou de la reconstruction de l’église. Celui-ci sera résolu avec l’arrivée de l’abbé DACQUIN en 1889 : La famille de FRANCQUEVILLE financera un agrandissement de 12m de la nef et le comte ROHAN-CHABOT, gendre du comte de FRANCQUEVILLE, financera la reconstruction du clocher. 

1905 : Séparation de l’église et de l’Etat. 

23 juillet 1911 : Legs des biens de la Fabrique de l’église de BOURLON au Bureau de Bienfaisance.
 
1916 : Le clocher sera détruit par les Allemands. Les artilleurs britanniques s’en servaient de point de repère pour bombarder le village. 

1917(20 nov. – 7 déc.) : Bataille de CAMBRAI dont l’enjeu principal à partir du 23 est la prise de la « butte » de BOURLON.  

1918 (sept.) : Prise de « Bourlon Wood » par les Canadiens après le passage du Canal du Nord. 
Suites aux combats de 1917 et 1918, le village sera pratiquement détruit et il obtiendra la croix de guerre en 1923. 

1919 à 1934 : Reconstruction de l’église, à l’identique, sur ses anciennes fondations. Sa longueur totale sera de 45,60m et son clocher mesurera 34m de haut. Un seul changement sera fait : la forme de la toiture du clocher. 

24 août 1934 : La reconstruction de l’église s’élève à 232 339 F. 

14 octobre1926 : Baptême des cloches. (Louise Lucie Julienne Jeanne Clothilde Thérèse, Louise Bernadette Anne-Marie et Alphonsine Cécile Augustine Jeanne Adélie Berthe Frédérique Solange Bédastine) 

24 juillet 1928 : Inauguration du maître autel offert par la 40th division  « The Bantams » en souvenir de ses hommes tombés dans le bois et dans le village en 1917. 

4 octobre 1931 : construction d’un orgue de chœur  

1937 : Inauguration du Christ faisant face au presbytère. 

1939-1945 : Aucun dégât n’est à déplorer mis à part les trous d’observation qui avaient été pratiqués dans les tourelles du clocher. 

1968 : Le coq de l’église sera descendu, restauré puis remonté. 

1980 : Restauration du clocher de l’église, le coq est à nouveau descendu et restauré.

 

 


 

Le bois de Bourlon

Altitude : minimale : 59 m – maximale : 127 m 
Superficie : 660 ha 
Géomorphologie : Colline 
Znieff de type 1 (Zone naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique) N°310013367 
 
Source : INPN (Inventaire National du Patrimoine National) 
 
Comme le bois d’Havrincourt, le bois de Bourlon est un des derniers espaces boisés de surface conséquente dans le secteur du Cambrésis (bois situé aux confins de la plaine du Cambrésis et de la Gohelle d’une part et du Haut-Cambrésis d’autre part), territoire de grandes cultures intensives ; il constitue donc l’un des derniers refuges pour les végétations, la flore et la faune forestières.

Dans une région essentiellement couverte de limons, avec des affleurements crayeux du Crétacé, ce bois présente la particularité d’être situé sur une butte relictuelle du Tertiaire où affleurent des sables et argiles plus ou moins acides du Landénien et de l’Yprésien. Ainsi, il est constitué d’un complexe de végétations forestières et préforestières des forêts acidiclines à acidiphiles (Quercion roboris) au sein desquelles divers gradients de trophie et d’hygrophilie sont visibles. La hêtraie qui semble dominer sur les buttes de sables du boisement est la hêtraie acidiphile à Chèvrefeuille des bois (Lonicero periclymeni - Fagetum sylvaticae) avec comme espèces protégées, la Luzule des forêts (Luzula sylvatica) et le Maïanthème à deux feuilles (Maianthemum bifolium). Sur des niveaux topographiques inférieurs, on retrouve des fragments d’aulnaies de l’Alnenion glutinoso - incanae, ponctués de mares et de sources.

Au total, ce bois abrite 7 espèces, dont le Maïanthème à deux feuilles (Maianthemum bifolium), protégé, et le Sureau à grappes (Sambucus racemosa), [deux taxons marquant une certaine tonalité plus continentale des boisements de la butte alors que coté bois de Ribeauville, s’exprime une chênaie-frênaie édaphique riche en Jacinthe des bois (Hyacinthoides non scripta) !] et au moins 5 végétations déterminantes de ZNIEFF. Une espèce déterminante d’Amphibiens est présente sur la ZNIEFF : le Triton crêté, inscrit à l’Annexe II de la Directive européenne Habitat et protégé au niveau national. Il est assez commun en région, d’où l’importance particulière des populations régionales pour sa conservation (GODIN, 2003). Parmi les trois espèces déterminantes de Rhopalocères, le Tabac d’Espagne (Argynnis paphia) est peu commun au niveau régional (HAUBREUX [coord.], 2009). Il fréquente les lisières, allées et clairières forestières fleuries et les prairies bocagères (LAFRANCHIS, 2000).


 

La ligne de chemin de fer (1899 - 1962)

  • Les origines de la voie 

Extrait du mémoire concernant l’avant projet du chemin de fer de Marquion à Cambrai 
Le chemin de fer allant de Boisleux à Marquion est né au terme du traité conclu le 18 septembre 1873 entre M. le Préfet du Pas-de-Calais et messieurs Louis DÉMIANTTE, fabricant de sucre à St Léger, Charles DUBUISSON, distillateur demeurant à Inchy et Alfred TRAMNIN, Fabricant de sucre demeurant au Raquet près de Douai. La ligne fut concédée en 1874 et son tracé définitif a été défini entre 1875 et 1878. Le chemin de fer passait par différentes villes et on retrouvait des gares à Boisleux-au-Mont, Boyelles, Saint-Léger, Croisilles, Ecoust-Saint-Mein, Quéant, Inchy et Marquion. Lorsque la ligne fut prolongée jusqu’à Cambrai 23 ans plus tard (en 1897), les gares de Bourlon et Fontaine-Notre-Dame furent construites à leur tour.  
La ligne Boisleux - Marquion faisait ainsi partie d’un ensemble privé de quatre lignes (et autant de compagnies) connectées entre-elles par des gares d’échanges (comme Quéant, Frémicourt ou Vélu-Bertincourt). Il s’agissait de l’ensemble privé à voie normale (écartement entre les rails de 1,435 m) le plus grand de la région Nord-Pas-de-Calais.  
La ligne a connu une exploitation importante dans le transport de voyageurs et de marchandises. En 1914, l’exploitation fut suspendue à cause de la Première Guerre mondiale. Le repli des troupes allemandes en 1917 permit aux alliés de récupérer les lignes qui étaient grandement détériorées. Les concessions furent reprises par le Département du Pas-de-Calais qui les confia en régie à leurs anciens exploitants. 
En 1930, la compagnie de la ligne Boisleux – Marquion et les trois autres qui y étaient reliées formèrent la « Compagnie Générale des Voies Ferrées d’Intérêt Local » : la CGL. Celle-ci fut reprise en 1961 par la Régie départementale des transports du Pas-de-Calais. Le 15 octobre 1962, le trafic de voyageurs du BMC fut transféré sur route (seulement quatre ans après que les lignes furent électrifiées) et le tronçon Boisleux - Boyelles fut abandonné pour éliminer les frais de la gare commune avec la SNCF de Boisleux. Le 31 décembre 1969, la desserte de marchandises fut totalement supprimée avec l’essor du semi-remorque.

  • Les risques de nez à nez sur le « yoyo » 

La ligne Boisleux - Marquion était appelée le « yoyo », certainement à cause du va et vient qu’effectuait le convoi allant dans un sens et dans l’autre de la ligne comme le mouvement que décrit le jouet « yoyo ». 
Dans chacune des gares, les installations permettaient de faire croiser deux trains. Le danger était que deux trains soient envoyés sur la même section de ligne et se retrouvent en face à face. Pour éviter ce genre de problèmes, la sécurité était réglée par la plaque pilote. Sur chaque tronçon, existait une et une seule plaque pilote (plaque de cuivre poinçonnée du nom des gares encadrantes et de forme différente selon les tronçons). Aucun mécanicien ne pouvait s’engager entre deux gares s’il ne possédait pas la plaque pilote. Comme elle était unique, il ne pouvait y avoir qu’un seul train par tronçon. Des dérogations à cette règle étaient accordées lorsqu’il y avait plusieurs trains dans le même sens. Seul le dernier train emportait la plaque. Pour les trains précédents, le chef de gare présentait la plaque au mécanicien et lui remettait un ordre écrit l’autorisant à s’engager sur la voie.

  • La ligne Boisleux Marquion Cambrai et la commune de Bourlon

 6 novembre 1878 
La ligne de chemin de fer Boisleux – Marquion est en construction. Le Conseil Municipal de Bourlon doit donner son avis sur l’emplacement de la gare de Marquion. 
Les enjeux économiques (charbon, tuiles de Bourlon, …) sont importants et le Conseil souhaite que la gare soit la plus proche possible de Bourlon. 
Ce ne sera pas le cas, la gare devrait se situer entre Baralle et Marquion, dans ces conditions le Conseil ne souhaite plus participer aux frais d’installation de la gare de Marquion. 
 
15 août 1885 
Il est question de poursuivre la ligne de chemin de fer Boisleux – Marquion jusqu’à Cambrai. 
Dans un premier temps il est envisagé de relier Cambrai par Aubigny au Bac.  
Le Conseil reconnaît l’intérêt que ceci peut représenter en particulier pour les voyageurs mais la Commune de Bourlon n’a pas grand intérêt à en retirer. Le Conseil donne un avis favorable mais refuse de s’engager pécuniairement pour ce projet. 
 
29 juin 1890 
Plusieurs avants projets sont présentés pour poursuivre la ligne de chemin de fer Boisleux - Marquion jusqu’à Cambrai. 
Un projet inclus un prolongement par Aubigny au Bac, un autre par Bourlon. 
Le Conseil décide alors de donner une subvention importante 45 000 F afin d’appuyer le choix du second projet. 
 
1893 
M. de FRANCQUEVILLE prend l’engagement d’une subvention particulière de 20 000 F en faveur du chemin de fer Marquion – Cambrai. La tuilerie mécanique de Bourlon de M. D. HORNEZ y prend part pour une somme de 485F60. 
Cette somme versée à la Caisse des Dépôts et Consignations sera versée dans la Caisse départementale un an après la mise en exploitation du chemin de fer. 
 
14 juin 1898 
Le chemin de fer Boisleux - Marquion sera prolongé jusqu’à Cambrai en passant par Bourlon, il faut maintenant céder à la Compagnie du chemin de fer les terrains nécessaires à l’établissement de la voie. 
 
30 août 1898 
Approbation de l’emplacement de la gare de Bourlon proposé par les concessionnaires 
 
21 décembre 1899 
Arrêté préfectoral autorisant la mise en service de la ligne de chemin de fer Marquion – Cambrai 
 
30 mai 1908 
Le Conseil Municipal fait savoir à la Compagnie de chemin de fer que les nouveaux horaires sont très insatisfaisants et que dès lors la Commune n’a plus aucun avantage à retirer. Au vu les sacrifices que la Commune s’est imposée pour avoir cette gare elle demande au Conseil d’Administration de rétablir les anciens horaires. 
 
1ère guerre mondiale 
Bourlon fut entièrement détruit par les bombardements. 
La gare ne fut pas épargnée. 
Lors des combats de la Bataille de Cambrai en novembre 1917, ne nombreux chars furent détruits ou endommagés dans le village et son bois. 
Les Allemands récupérèrent ceux qui étaient en état de marche. Ils furent chargés sur des wagons et partirent de la gare de Bourlon. 
 
8 novembre 1924 
En attendant la reconstruction de la gare. Le Conseil demande que soit construit un abri provisoire. 
 
14 octobre 1962 
Le dernier train fait ses adieux. 
 
20 janvier 1966 
La commune se porte acquéreur des terrains ayant appartenus à la Compagnie du chemin de fer. Le démontage des rails est alors en cours d’achèvement.  
 
21 mars 1966 
La Commune s’étant porté acquéreur de l’ensemble des terrains de la Compagnie de chemin de fer se situant sur le territoire de Bourlon, estime que le ballast présent sur l’ancienne voie doit lui être laissé prioritairement. Il demande au Préfet de faire en sorte que ce ballast ne soit plus retiré et que la Commune puisse en bénéficier afin d’entretenir ses chemins ruraux. 
 
18 avril 1977 
La gare doit être détruite pour permettre l’implantation du futur lotissement Pomone. La toiture sera vendue au plus offrant. 

  • La voie de chemin de fer aujourd’hui 

Son empreinte reste gravée dans le paysage. 
Un pont sur l’actuel chemin de randonnée « Autour de Bourlon » est toujours visible. 
Une partie de la voie de chemin de fer à été réhabilité en 2002 par la plantation de 600 arbustes.